Suggestions de lecture

L’art de la simplicité

photo Miriam Castro

Par Miriam Castro

Suggestions de lecture

7 février 2024

Crédit photo : Miriam Castro

Dans son livre, Dominique Loreau partage les préceptes des philosophies orientales qui prônent un mode de vie reposant sur le principe du «moins pour plus». Cette approche peut être adoptée dans toutes les sphères de la vie, du matériel au spirituel, pour tendre davantage vers l’harmonie avec soi, les autres et le monde.

Publié en 2005, ce livre est d’une grande actualité en raison du discours qu’il entretient sur le minimalisme et l’incertitude économique. Il est divisé en trois parties. D’abord, l’auteure développe les problématiques liées au surcroît des biens matériels et les avantages d’adopter un mode de vie minimaliste. La deuxième partie parle des excès qu’on peut faire subir à notre corps et des conseils pratiques pour mieux le nourrir et le soigner. Enfin, Loreau aborde, entre autres, l’importance de s’occuper de soi-même et de son mental, du pouvoir du pardon et de la gratitude, du respect, du détachement, du contrôle et des pensées négatives.

 

Moins, c’est plus

 

Nous avons trop d’objets, trop de choix, trop de tentations, trop de désirs. Pourquoi sommes-nous tant attachés aux choses? Est-ce qu’elles sont une preuve qu’on existe, qu’on a réussi? L’auteure est une adepte de l’approche minimaliste, qui s’oppose aux excès et à l’opulence de la société de consommation dont l’empreinte écologique est néfaste.

«Les gens consomment, acquièrent, accumulent, collectionnent. Ils ont des amis, possèdent des relations, détiennent diplômes, titres, médailles… Ils croulent sous les poids de leurs possessions» (p. 21). En limitant nos possessions matérielles, il est possible d’épurer l’espace de vie, de laisser la voie libre à l’essentiel et de garder uniquement ce qui compte vraiment. Pour y arriver, Dominique partage des conseils concrets pour éviter l’encombrement dans la maison ou le placard, pour conserver ce qui apporte du bonheur et de la paix dans notre vie. La maison devrait être un lieu de détente et d’inspiration, un havre de paix!

 

Désencombrer n’est pas synonyme de privation, de négation, d’appauvrissement. Au contraire, cela veut dire plus d’espace, de clarté et de légèreté […] Désencombrer ne signifie pas seulement faire de la place ou gagner du temps. C’est aussi réduire cet état statique, émotionnel, physique et moral qui nous diminue, nous draine, nous empêche d’agir.

(p. 257)

 

Être ou avoir

 

La société de consommation nous a convaincus que, pour être heureux, nous devons posséder des choses et même des personnes. Ainsi, «nous gaspillons notre temps, notre vie et notre précieuse énergie à accumuler les objets, les possessions, à rechercher du plaisir dans la nourriture, la boisson, les émotions fortes» (p. 255). Depuis toujours, l’humain est un éternel insatisfait qui cherche sans cesse à avoir toujours plus. Platon a donné le nom de pléonexie à cette démesure du désir, à la volonté d’avoir plus que les autres en toute chose.

Jadis, la famille, l’église et la société nous apprenaient à nous contenter de ce que nous avions. Aujourd’hui, la publicité dans les médias, les influenceurs sur les réseaux sociaux nous disent que c’est légitime de chercher à acquérir ce que nous désirons, et tout de suite. Ces deux visions sont dommageables lorsqu’elles sont poussées à l’extrême. Toutefois, on peut s’efforcer de trouver un heureux équilibre. L’auteure nous rappelle que, pour Maître Eckart, un prêtre dominicain du XIIIe siècle, comme pour les bouddhistes, les causes de la misère humaine sont l’avidité, la soif de possessions et l’ego.

 

Notre but serait non pas d’avoir, mais d’être. Bien sûr, ne rien avoir est impossible, car cela reviendrait à dépendre des autres […] Regarder une fleur, c’est vivre au mode être. La cueillir, c’est vivre en mode avoir.

(p. 250)

 

Vivre simplement, souligne Loreau, ce n’est pas seulement de se contenter de manger un repas frugal, mais d’apprécier, de découvrir des joies dans les choses les plus modestes et banales. Vivre simplement, c’est profiter de tout ce qui s’offre à nous. «La simplicité, c’est un équilibre, c’est savoir mesurer le degré d’appréciation du monde matériel» (p. 255).

 

S’occuper de soi-même

 

La santé intégrale considère que les maux du corps sont indissociables de ceux de l’âme, de l’esprit. De ce fait, pour être en santé, il est aussi important de prendre soin de ses pensées que de la qualité de la nourriture. Nous pouvons intoxiquer notre mental (et notre corps) avec des pensées négatives, agitées, méprisantes, de peur ou de doute. L’auteure donne des exemples : l’inquiétude force la sécrétion des sucs gastriques qui se transforment en poisons pour l’organisme; les soucis affectent notre sommeil, génèrent le diabète et détruisent la faculté de se concentrer ou de décider.«Nous sommes composés de vibrations et il est en notre pouvoir d’en changer le processus, de donner un sens à notre réalité […] C’est le monde intérieur qui fait le monde extérieur.» (p. 197)

Nous pensons sans arrêt et nous ne sommes pas toujours conscients de la portée des idées qui surgissent le plus souvent dans notre tête, et que nous «écoutons» à longueur de journée. S’occuper de son mental implique de faire le ménage de ses pensées, comme pour le rangement des choses matérielles, «en éliminant tout ce qui ne contribue plus à certains besoins afin de faire de la place à ce qui est important» (p. 199). Chasser les pensées négatives requiert de la discipline et de la régularité. Plus encore, leur absence peut même contribuer à renforcer le système immunitaire.

 

Pour en savoir plus sur l’auteure

 

Dominique Loreau est une essayiste française qui vit depuis la fin des années 1970 au Japon. Désireuse de partager son expérience, elle a écrit d’autres livres de développement personnel inspirés des philosophies orientales et du mode de vie japonais, comme L’art des listes (2007), L’art de la frugalité et de la volupté (2009) et L’art de l’essentiel (2009).

 

À PROPOS DE MIRIAM CASTRO

Passionnée des voyages et des nouvelles cultures, Miriam décide de s’établir au Québec et obtient une maîtrise en communication à l’UQÀM, tout en travaillant comme directrice de la Fondation Père-Ménard. Lorsqu’elle n’est pas en train de courir pour faire sa méditation en mouvement, elle lit, regarde des séries ou partage un bon repas avec les gens qu’elle aime.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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