Des femmes inspirantes

Une liste d’autres collaboratrices de Paul

photo Lucie Lepine

Par Lucie Lépine

Des femmes inspirantes

25 janvier 2023

Icône de Sainte Junia et Saint Andronicus

Avant de m’engager dans les textes plus difficiles des lettres de Paul, je nous invite à relire une dernière liste de noms de femmes :

 

«Saluez Marie, qui s’est beaucoup fatiguée pour vous.» (Rm 16,12)[1]

«Saluez Tryphène et Tryphose, qui se fatiguent pour le Seigneur, et Perside, que j’aime, qui a travaillé sans limite pour lui.» (Rm 16,12)

 

On parle ici d’une fatigue décrite avec le même terme qui exprime le zèle apostolique de Paul et de ses collaborateurs masculins (1Th 5,12; 1Co 15,10; Gal 4,11; Ph 2,16; Col 1, 29). Ce zèle apostolique est aussi évoqué pour Évodias et Syntychè :

 

«Je demande à Évodias, et demande à Syntychè de vivre en accord dans le Seigneur… celles qui ont lutté avec moi et avec Clément, et d’autres compagnons dont le livre de Vie garde les noms.» (Ph 4. 2-3)

 

À noter que ces femmes reçoivent une reconnaissance officielle de leur service ecclésial.

 

«Saluez Andronicus et Junia, gens de ma race et compagnons de captivité. Éminents parmi les envoyés de Dieu, ils ont rejoint l’appartenance au Christ avant moi.» (Rm 16,7)

 

À noter que Junia est déclarée éminente envoyée de Dieu, au même titre qu’Andronicus.

 

«Saluez Rufus, choisi par le Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne.» (Rm 16, 13)

«Saluez Philologos et Julie, Nérée et sa sœur, Olympes et tous les saints qui sont avec eux.» (Rm 16, 15)

 

Paul salue donc toutes ces femmes qui ont contribué à l’annonce de la Bonne Nouvelle.

 

Dans Actes 16,14.15.40, Luc fait aussi mention de Lydie, marchande de pourpre qui s’est attachée aux paroles de Paul et entraîne les siens se faire baptiser avec elle. De plus, elle insista pour que Paul et ses compagnons demeurent dans sa maison. Un peu plus tard, elle accueille Paul et Silas à leur sortie de prison. Et j’en oublie volontairement…

 

Réflexions

 

Permettez-moi de vous citer trois auteurs dont les écrits m’ont frappée, et qui nous font mieux apprécier la situation des femmes à l’époque :

 

– «Un facteur sociologique a joué en faveur des femmes. C’est que les chrétiens se réunissaient dans des maisons privées. La femme pouvait donc y avoir un rôle d’accueil et une grande influence sur le climat spirituel de la maison.»[2]

 

– «Les textes évoqués ici montrent que Paul accepte des femmes comme partenaires dans l’enseignement et la mission évangélique et que les salutations pauliniennes sont aussi traversées par beaucoup d’affection et de chaleur. Bref, ces textes attestent la reconnaissance du rôle actif de ces femmes au plan missionnaire et ecclésial et le respect qu’on a pour elles.»[3]

 

– «Les textes pauliniens et les Actes nous permettent de mettre en évidence que les femmes étaient parmi les missionnaires et les responsables les plus éminents des débuts du mouvement chrétien. Elles étaient des apôtres et des ministres au même titre que Paul, certaines étaient ses collaboratrices.»[4]

 

Compte tenu de la place de la femme dans la société en général, à l’époque, le constat que font ces auteurs n’est pas banal. Et il rend d’autant plus attristant le fait que l’Église, non seulement n’a pas continué sur sa lancée, mais fait du surplace en se laissant distancer par les institutions qui l’entourent. Tout en rejetant lamentablement la faute sur des décisions divines.

 

Notes :

 

[1] La traduction des textes est de : La Nouvelle Traduction de la Bible, Bayard, 2001.

[2] Annie Jaubert, Les femmes dans l’Écriture, Fournié, 1979, p. 53.

[3] Jean-Yves Thériault, «La femme chrétienne dans les textes pauliniens», Science et Esprit, Fascicule 3, 1985, p. 301.

[4] Elizabeth Schüssler Fiorenza, En mémoire d’elle, Éditions du Cerf, 1986, p. 268.

 

À PROPOS DE LUCIE LÉPINE

Après une carrière en enseignement au primaire et au secondaire, Lucie s’est impliquée au sein des groupes communautaires comme le Carrefour Familial Hochelaga et des associations chrétiennes comme le Centre de pastorale en milieu ouvrier, la Conférence religieuse canadienne et la Fondation de la jeunesse ouvrière, entre autres. Lucie a fait des études bibliques à l’Université de Montréal et aime la vitalité culturelle montréalaise.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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