Témoignages de foi

Neyer Mallqui : «Faire découvrir la force de vivre dans une foi profonde»

Par Collaboration spéciale

Témoignages de foi

30 novembre 2021

Je suis Neyer Yodson Mallqui Villanueva, prêtre de la Société des Missionnaires des Saints-Apôtres et animateur de la Délégation du Pérou et du Brésil. Je suis né dans la ville de Tingo María, située dans le département de Huánuco, dans l’Amazonie péruvienne.

 

Mon père est décédé quand j’avais 10 ans. C’est une période qui a été très difficile pour ma mère, mes trois frères et sœurs, et moi. À ce moment-là, le Pérou traversait une situation critique sur le plan social, économique et politique à la fin des années 1980. Le pays vivait dans la peur à cause de la violence déclenchée par des organisations terroristes et de trafiquants de drogue. Cette situation a été cruelle et longue et a fait plus de 60 000 morts, plus de 15 000 disparus tout en laissant des familles entières sans abri et dans la misère.

J’ai grandi en regardant la souffrance et la douleur de mon peuple. L’Église catholique a également été persécutée. Plusieurs prêtres et missionnaires ont été torturés ou assassinés pour avoir osé lever leur voix afin de dénoncer les abus et la violence exercée par les groupes terroristes contre la population.

C’est dans ce contexte difficile que j’ai été appelé par le Seigneur pour le suivre. J’avais 15 ans et personne ne m’avait pas parlé de cette voie de vie. Et comment ? La situation était tellement compliquée qu’un prêtre venait une fois par année pour célébrer la messe. La foi chrétienne était répudiée par les organisations terroristes qui faisaient la promotion du communisme. Les gens avaient peur de vivre et de montrer leur foi.

 

L’appel à suivre Jésus

 

Je me souviens qu’une nuit, je suis allé à l’église et je me suis retrouvé au milieu d’un petit groupe de femmes âgées qui priaient le Saint Rosaire avec une grande dévotion. À ce moment-là, j’ai ressenti l’amour et la miséricorde de Dieu et le sentiment de vide qui m’accompagnait constamment avait disparu. Je ne savais pas prier et pourtant j’ai vécu une expérience profonde de communion spirituelle avec ces femmes, avec la Vierge Marie et avec Dieu. J’ai décidé donc d’apprendre à prier le chapelet pour unir mes oraisons à celles de ces femmes dévouées.

Avec le temps, l’appel à suivre les pas de Jésus était de plus en plus intense. Cependant, je ne savais comment y parvenir. C’est un 8 décembre, lors de la fête paroissiale de l’Immaculée Conception, que le curé qui avait célébré la messe m’a posé la question directement : «Neyer, veux-tu devenir prêtre ?» Je me souviens que durant la célébration, j’avais senti une grande joie et une immense paix. Alors, j’ai répondu oui à cet appel, car je voulais faire découvrir à d’autres personnes l’espérance, la joie et la force de vivre dans une foi profonde.

Deux ans plus tard, j’ai rencontré la Société des Missionnaires des Saints-Apôtres, fondée par le père Eusèbe-Henri Ménard, qui m’ont formé et accompagné dans ce chemin vers le sacerdoce, dans la vision d’humaniser et évangéliser et avec la participation active des laïcs engagés dans le charisme et la spiritualité ménardienne.

 

Neyer au milieu de la procession du Seigneur des Miracles dans les rues de Lima, Pérou.

 

Des nouveaux lieux de mission

 

J’ai été ordonné prêtre le 6 janvier 2010. Sept ans plus tard, j’ai eu l’honneur d’être nommé animateur de la délégation du Pérou et du Brésil. Durant mon mandat, nous avons commencé une mission dans la région de San Martín et dans le département de Huánuco, au sein des populations vulnérables, qui ont été victimes du terrorisme et du trafic des drogues dans les années 1980 et 1990. Notre présence missionnaire ne se limite pas seulement à évangéliser et éveiller des vocations au sacerdoce, mais nous réalisons également un travail d’assistance sociale et de promotion de la santé auprès des personnes qui habitent des villages oubliés par le gouvernement.

Nous avons mis sur place une maison de formation des leaders spirituels et des futurs prêtres, pour venir en aide aux aspirants au sacerdoce afin qu’ils puissent vivre une période de discernement et une formation immergée dans une réalité qui a besoin d’une présence active de l’Église. Avec la grâce de Dieu, nous espérons voir surgir des vocations qui pourront renouveler et renforcer les œuvres apostoliques au Pérou, un pays qui souffre d’une sorte de «sécheresse vocationnelle» depuis quelques années. Or, il ne faut pas craindre, mais plutôt croire et avoir confiance que de plus en plus de jeunes répondront à l’appel de Dieu.

 

Neyer Yodson Mallqui Villanueva

 

À PROPOS DE COLLABORATION SPÉCIALE

Nous vous proposons un article que nous croyons important de diffuser davantage par la richesse de son contenu. En cette occasion, nous remercions père Neyer Mallqui Villanueva, M.S.A., animateur de la Délégation du Pérou et du Brésil, pour nous avoir autorisé la reproduction de son texte, initialement publié dans Neuvaine Toussaint 2021, un bulletin de la Fondation Père-Ménard.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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