Témoignages de foi

Fabien Mvondo : «Dire oui à Dieu me donne la force de franchir les obstacles»

Par Collaboration spéciale

Témoignages de foi

5 octobre 2022

Photo : Père Fabien Mvondo avec Denis Gauthier,

président du conseil d’administration de la Fondation Père-Ménard

 

Lorsque je parle de «ma vocation», je reconnais qu’elle ne m’appartient pas. Cette vocation est seulement une réponse positive à Dieu, qui guide mes pas tout au long du parcours qu’est ma vie. C’est Lui qui met sur mon chemin les rencontres, les expériences, les dons et toutes les merveilles dont je suis témoin depuis plus de 20 ans.

Je m’appelle Fabien Mvondo. Mon prénom m’a été donné par mes parents pour honorer mon grand-père, qui était un grand catéchiste médaillé par Sa Sainteté, le pape Jean-Paul II. Je suis né en 1977 dans un beau village nommé Nlong, près de Yaoundé, au centre du Cameroun, au sein d’une famille chrétienne de dix enfants dont je suis l’aîné des garçons, mais quatrième, derrière trois filles.

Lorsque j’écoute les paroles de Soir au village, du chanteur camerounais Manu Dibango, je me sens chez moi, en Afrique :

 

Une voix s’élève au lointain
Invitant aux prières du soir.
Et la nuit s’étend sur le village.
 
Les femmes bercent leurs enfants
Et les hommes allument leurs pipes.
Et la nuit s’étend sur le village.
 
Oui, oui et par un au clair de lune
Le tamtam résonne
Oui, envoûtant nos cœurs et âmes
Par sa mélodie.
 
Un bon poisson aromatisé avec quoi,
Avec le foufou [1],
Et quoi encore,
Et la nuit s’étend sur le village.

 

Dans mon enfance, j’étais immergé dans un milieu très croyant. J’ai occupé pendant sept ans le rôle de servant de messe de ma paroisse. Un jour, après la célébration de la messe, le père Freddy Kiffer, d’origine allemande, a dit à mon père, sans hésiter : «Lui, il sera prêtre». Je me souviens que moi, du haut de mes dix ans, je n’avais pas vraiment d’espoir que son affirmation se réalise, sachant que les études au Grand Séminaire étaient assez onéreuses et que mes parents n’avaient pas les moyens financiers pour payer ma formation à la prêtrise.

 

Ma foi chrétienne

 

J’avais 14 ans lorsque l’appel de Dieu a résonné avec la force d’une expérience spirituelle de joie profonde. Tout s’est mis en marche, et dans mon cœur se dessinait la certitude de vouloir Le suivre. Pourtant, impression n’est pas raison ! Je ne savais d’ailleurs pas trop quoi faire, et deux mois ont passé ainsi.

Un jour, je suis allé rencontrer le curé de ma paroisse pour me faire accompagner spirituellement. Mais, à la place du curé, le Seigneur a décidé de mettre sur ma route ma grande sœur Germaine Ngono Menana, religieuse de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie, qui m’a aidé à y voir clair, avec son expérience, son amour et sa patience.

Avec elle, j’ai pu concilier ma foi chrétienne avec la relecture de mon histoire personnelle. Il a fallu que je franchisse plusieurs étapes avant de comprendre ce que Dieu voulait de moi. Même si j’étais encore hésitant quant à la direction qu’allait prendre ma vie, une sorte de feu brûlant attisait en moi un état de conscience éveillé et de détermination pour marcher à la suite de Jésus.

 

Père Fabien danse avec les enfants du Hogar San Pedro à l’occasion du 43e anniversaire du foyer, qui accueille des personnes malades, abandonnées et pauvres au Pérou.

 

Prendre une décision

 

Un jour, j’ai échoué à un examen à l’école et j’étais très découragé. Alors, Dieu m’a posé une question à travers ma grande sœur Germaine : «Mon Fabien, il ne t’est jamais venu l’idée de devenir prêtre ? J’ai des amis prêtres qui organisent une rencontre pour les jeunes. Tu peux seulement y aller». Certainement, cette proposition a bouleversé ma vie et a été le déclic pour m’orienter de manière définitive.

Évidemment, j’ai assisté à la séance d’orientation, organisée par la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie. Les prêtres nous ont conseillé de chercher un accompagnateur spirituel et de participer à un mouvement d’action catholique dans nos paroisses respectives, car cela pourrait nous aider si, un jour, nous voulions rejoindre la vie religieuse.

Alors, Dieu a mis sur mon chemin une sainte religieuse, sœur Claire Asselin, membre de la Congrégation des sœurs de Sainte-Anne, qui m’a accompagné spirituellement pendant quatre ans, deux fois par semaine. Avec son aide, j’ai passé en revue les différentes communautés masculines, chacune ayant leur spiritualité et leurs attraits propres. Mais, c’est l’Esprit saint qui est entré en action pour que je fasse le meilleur choix pour moi : la Société des Missionnaires des Saints-Apôtres (M.S.A.)

En 1946, le père Eusèbe-Henri Ménard (1916-1987), religieux canadien de l’Ordre des Frères mineurs, a fondé la Société des M.S.A., une société de vie apostolique vouée à la formation des vocations sacerdotales et à la direction de retraites spirituelles et de paroisses pauvres. La communauté a été reconnue de droit diocésain par le cardinal Paul-Émile Léger en 1965.

La mission de la Société des Missionnaires des Saints Apôtres est de promouvoir, de former et d’accompagner des jeunes et des adultes dans leur vocation au ministère presbytéral et aux autres ministères dans l’Église. Je me suis engagé par une promesse de fidélité à vivre selon les vœux évangéliques de chasteté, de pauvreté et d’obéissance dans la vie fraternelle.

 

Merci Seigneur !

 

Le 2 juillet 2011, j’ai été ordonné prêtre au Cameroun. Tous les jours, je rends grâce à Dieu de pouvoir annoncer la Bonne Nouvelle du Christ avec passion et engagement dans le monde entier, du Cameroun jusqu’au Pérou, en passant par le Canada. À Montréal, de 2018 à 2022, j’ai servi comme secrétaire du conseil général des M.S.A., et comme membre du conseil d’administration de la Fondation Père-Ménard.

J’ai dit oui à l’appel de Dieu, au plus profond de moi-même, et cela me donne la force de franchir les obstacles qui peuvent entraver ma mission. Même si la route ne s’est pas faite sans heurts, et que j’ai parfois touché le fond et frôlé le renoncement devant l’incompréhension des autres, je garde le cap ! Comme ne cessait de répéter le père Eusèbe-Henri Ménard : «La Providence se lèvera plus tôt que l’aurore.»

 

Fabien Mvondo

 

Notes :

 

[1] Une pâte comestible, solide ou molle, réalisée à partir de la farine de maïs et du manioc. Elle se mange avec une sauce en accompagnement.

 

À PROPOS DE COLLABORATION SPÉCIALE

Nous vous proposons un article que nous croyons important de diffuser davantage par la richesse de son contenu. En cette occasion, nous remercions  père Fabien Mvondo, M.S.A., pour avoir livré son témoignage de foi, diffusé également dans la Neuvaine Toussaint 2022, un bulletin de la Fondation Père-Ménard.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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