Conversations

Mary Aweel : «Ne perdez pas l’espérance, Dieu est là même si on ne le voit pas»

Par Collaboration spéciale

Conversations

8 juillet 2020

Crédit photo : Marc-Olivier Jodoin / Unsplash

L’espérance n’est pas démodée, surtout en 2020, avec tout ce qui se passe autour de nous! Aux béatitudes annoncées par Jésus sur la montagne, j’oserais ajouter celle-ci : «Heureux ceux qui espèrent en Dieu, car ils verront sa promesse rayonner dans leur vie.» L’espérance est une vertu toujours jeune que nous devons demander au Seigneur, car nous sommes faibles et nous avons besoin de lui!

 

Dans ma vie, j’ai expérimenté bien des fois que l’espérance m’entraînait toujours plus loin. Fuyant mon pays en guerre, il fallait espérer trouver de quoi manger et trouver un lieu où dormir, espérer que ma famille et moi ayons un avenir meilleur, espérer que l’amour soit plus fort que la haine, espérer que la vie soit plus forte que la mort, espérer que Dieu ne nous avait pas abandonné!

J’ai espéré, jour après jour, que demain serait meilleur qu’hier. J’ai espéré à cause d’une promesse, celle de Dieu dans ce passage formidable de la Parole : «Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand bien même elle l’oubliait, Moi je ne t’oublierai point.» (Is 49, 15) J’avais la certitude intérieure que Dieu veillait sur moi comme un père!

Telle est mon expérience ! Aujourd’hui, je vous en propose une autre, celle de Mary, une femme de 33 ans qui a fait la rencontre de l’Amour de Dieu alors que la maladie bouleversait sa vie. Je l’interroge sur le fait de croire en l’amour au cœur de l’épreuve. Son témoignage montre que l’amour peut transformer la souffrance et conduire à espérer encore. Elle nous raconte le miracle que l’espérance a produit dans sa vie.

 

Ange Shimwa : Bonjour Mary, merci infiniment de nous accorder un peu de ton temps. Nous sommes privilégiés de rencontrer un témoin d’espérance! Ton histoire est assez incroyable, Mary. Parle-nous un peu de toi et de cette étape bouleversante de la maladie à laquelle tu as fait face dans ta vie… Comment étais-tu avant que tout bascule?

 

Mary Aweel : Avant que tout bascule, j’étais une athlète et j’étudiais l’anglais à l’université. Comme passe-temps, j’ai eu un salon de coiffure, j’ai étudié l’art et la langue arabe. J’avais des amis, j’avais tout… du moins, je pensais tout avoir. En 2011, tout a changé dans ma vie ! Je n’avais alors que 24 ans, et j’ai fait un AVC (accident vasculaire cérébral).

En fait, depuis toute petite, j’avais un trou dans mon cœur de près de cinq centimètres de diamètre, et c’est ce trou qui a provoqué mon AVC. Il était à un niveau 4, il n’y avait aucune espérance de vie pour moi. J’ai été dans le coma pendant un mois, ne pouvant pas respirer par moi-même et toute l’équipe médicale pensait que j’allais mourir. Les médecins avaient même demandé à ma mère de préparer ce qu’il fallait pour mon décès. Quand j’ai ouvert les yeux, c’était vraiment un miracle!

 

Ange Shimwa : Incroyable! Que s’est-il passé en toi exactement?

 

Mary Aweel : Après un mois de coma, j’ai commencé à entendre les sons et les voix. Cela a duré une semaine. Puis, j’ai commencé à ouvrir les yeux. Un médecin était là, devant moi, les larmes aux yeux et il a dit : «C’est un miracle!»

 

Ange Shimwa : Comment te sentais-tu à ce moment-là?

 

Mary Aweel : Quand je me suis réveillée, j’ai eu peur, car je ne comprenais pas ce qui se passait. Lorsque j’essayais de boire de l’eau, de bouger mes membres ou de demander quelque chose, je ne le pouvais pas. Je n’arrivais pas encore à parler, et je sentais bien qu’il y avait un problème. Tout mon corps était paralysé. Comme j’étais une athlète avant, je me demandais quelle était la raison de ma présence sur ce lit d’hôpital, mais je n’ai jamais posé la question aux soignants. Ne comprenant pas bien la situation, je pensais que ce n’était pas si grave, que c’était probablement une grippe, et je me disais : «Demain, je vais retourner à l’université ; demain, ce sera terminé.»

Quand j’ai constaté que la situation ne changeait pas, je me suis raisonnée : «Pourquoi ai-je peur ? Dieu m’a protégée, il est resté avec moi, et je ne vais pas mourir. Il ne m’abandonnera pas maintenant. Même si j’étais dans le feu, il me protégerait !» Avec cette certitude en moi, la peur s’en est allée. J’ai commencé à bouger et tout s’est amélioré très vite.

 

Mary Aweel

 

Ange Shimwa : Cette certitude que «Dieu est avec toi» t’habite profondément, cela se sent, et c’est magnifique, Mary ! T’est-il arrivé de te révolter contre Dieu dans cette épreuve ?

 

Mary Aweel : J’ai toujours pensé que c’était mieux que cela m’arrive à moi plutôt qu’à quelqu’un d’autre, parce qu’il y a des gens qui ont des problèmes plus graves! Et moi, intérieurement, je continuais à dire : «Merci Seigneur, car tu m’as protégée!» Je n’ai jamais pensé demander à Dieu : «Mais pourquoi cela m’arrive à moi?»

 

Ange Shimwa : Merci de nous rappeler que dire merci au Seigneur dans ce que nous vivons aide beaucoup à accepter et bien vivre les situations. Tu es une femme de foi, comment vivais-tu ta foi avant l’AVC?

 

Mary Aweel : Avant l’AVC, je croyais en Dieu, mais je n’allais pas à la messe. Je n’avais jamais pensé qu’un jour j’allais prendre le temps de m’asseoir et de lire la Bible. Non, jamais! (Rires)

 

Ange Shimwa : Si je comprends bien, tu croyais en Dieu, mais sans forcément «pratiquer».

 

Mary Aweel : Pour moi, je pratiquais en essayant d’être une bonne personne : j’essayais de ne pas dire de mauvaises choses sur les gens, et si quelqu’un faisait de mauvaises choses contre moi, j’essayais de ne pas faire pareil. J’ai toujours pardonné aux autres : c’est normal pour moi.

 

Ange Shimwa : Concrètement, comment fais-tu pour nourrir et garder cette espérance qui est en toi?

 

Mary Aweel : Avant l’AVC, j’ai toujours senti que Dieu était avec moi, mais sans plus. Après l’AVC, j’ai commencé à prier beaucoup et j’ai senti la vraie présence de Dieu dans ma vie. Et par la prière, j’ai découvert la Parole de Dieu, que je lisais plusieurs fois par jour. Encore aujourd’hui, c’est très important pour moi de prendre du temps avec Dieu.

 

Ange Shimwa : Quel est le plus important pour toi dans la Parole de Dieu? Quelle espérance y puises-tu?

 

Mary Aweel : Le plus important pour moi, c’est l’amour! L’amour me donne l’espérance. Quand je vois les gens autour de moi, je me dis en moi-même : «Si Dieu m’aime beaucoup, profondément, alors je dois aimer les autres comme ça aussi, je dois les aimer le plus que je peux.» Et même lorsque je vis quelque chose de difficile, je préfère dire non au mal et choisir d’aimer.

 

Ange Shimwa : Dieu est Amour! Tu as trouvé en lui, en sa Parole, une source inépuisable de vie et d’espérance. Pourquoi est-ce si important pour toi de vivre au quotidien?

 

Mary Aweel : Parce que Dieu m’a donné une deuxième chance de vivre! Jésus disait qu’une maison construite sur le sable était vouée à tomber ; ma maison est tombée avec l’AVC, mais il me donne une autre chance pour que je la bâtisse sur le roc. C’est pour cela que c’est important pour moi de vivre et de faire des efforts au quotidien. Par exemple, je ne peux bouger qu’un seul bras, et c’est quelque chose de difficile à gérer au quotidien, mais je ne me dis pas : «C’est trop dur! Je vais arrêter!» Car, je sais que Dieu m’a donné une deuxième chance et je veux vivre d’une façon plus correcte, pour lui.

Dans ma vie d’avant, je n’étais pas un ange, même si j’essayais de faire le bien… (Rires) Maintenant, quand il m’arrive de faire de mauvaises choses, j’ai plus conscience de ce que je fais et j’essaie de faire mieux la prochaine fois. Chaque année, à Noël, je me donne un nouvel objectif pour ma vie. Par exemple, cette année, ma résolution est d’essayer de ne pas être en colère.

 

Ange Shimwa : Wow! Merci de nous rappeler combien la vie est précieuse! Pour finir, que conseillerais-tu à tous ceux qui vivent des moments difficiles?

 

Mary Aweel : Ne perdez pas l’espérance, parce que Dieu est là même si on ne le voit pas avec nos yeux. Même dans les épreuves, il est toujours avec nous! Avant l’AVC, j’avais tout : la santé, les amis et un bon métier, mais je ne voyais pas Dieu. Après l’AVC, j’ai senti la présence de Dieu dans beaucoup de choses! Évidemment, il y a des moments où je suis fatiguée et où je ne pense pas forcément à Jésus, mais au fond de moi, je sais qu’il m’aide à aller mieux.

Surtout, ne laissez personne vous dire que vous ne vous en sortirez pas. Un jour, un médecin m’a dit que je n’arriverai plus à bouger mes membres, et je lui ai répondu qu’il n’avait pas le droit de me dire que je n’y arriverais pas. Aujourd’hui, je marche un peu, et depuis le mois dernier, je vois encore des progrès!

 

Ange Shimwa : Merci, Mary, pour ton témoignage plein d’espérance. Oui, Dieu est vivant au cœur de ta vie!

 

Mary Aweel : Je suis heureuse d’avoir témoigné. C’est très important pour moi, car je suis fière de croire en Dieu!

 

À PROPOS DE COLLABORATION SPÉCIALE

Nous vous proposons un article provenant d’une autre source, car nous croyons important de le diffuser davantage par la richesse de son contenu. Cette occasion, nous remercions Ange Shimwa, fmj, pour nous avoir autorisé la reproduction de son texte, initialement publié dans Le Veilleur no. 115, édition Mai-Juillet 2020, le journal de la Famille Marie-Jeunesse.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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