Du cœur à l'action

Le défi d’offrir des soins de santé au Congo

Par Jean-Braconin Kasiama

Du cœur à l'action

30 décembre 2020

Les défis auxquels est confrontée la République Démocratique du Congo, alors qu’elle traverse ce temps de pandémie de COVID-19, en plus de la présence permanente des maladies comme la rougeole et l’Ebola, n’ont pas épargné le Centre de santé et maternité de Mukoko.

 

Des millions de Congolais dépendent de l’économie informelle pour survivre chaque jour et ne peuvent donc pas se confiner. Pire encore, des préjugés et de fausses informations circulent sur le virus et l’une des croyances les plus répandues est qu’il s’agit d’une «maladie des gens riches».

Le Centre de santé de Mukoko travaille constamment pour continuer à offrir un accès aux soins de santé de base dans la province de Kwilu. Depuis quelques années, le centre reçoit l’aide de la Fondation Père-Ménard pour effectuer des rénovations afin de rendre les installations plus confortables et sécuritaires, fournir l’équipement médical et le mobilier pour améliorer la prise en charge des malades et des futures mamans, et contribuer à la construction des toilettes sèches, pour ne citer que ces exemples.

 

Construction des toilettes sèches au centre de santé.

 

Le centre est doté d’un modeste dispensaire. Cependant, le manque de fournitures médicales, de médicaments et d’une salle adéquate pour effectuer des chirurgies mineures est au cœur des préoccupations de la part des responsables du centre.

Un membre du corps médical récemment nommé dans notre centre de santé partage avec nous son opinion et sa préoccupation pour l’avenir du centre :

 

Je suis à mon sixième milieu d’affectation en 10 ans. Les mutations épuisent, surtout en ce moment du COVID-19. Mais, en observant tous ces endroits où je suis passé, j’admire Mukoko pour son avancement en matière d’infrastructures de santé. J’apprécie ici les constructions en matériel durable. Les habitants se prennent bien en charge en cotisant une partie de leurs produits champêtres pour le bien-être de tous. Toutefois, avec l’avènement de la pandémie, plusieurs manques se font voir au péril de la population qui ne sait pas sur quel Saint se vouer.

Dr. Neville Malor

 

Heureusement, nous avons reçu l’aide de la Fondation et avec l’accord du comité de l’association civile Union pour le développement de Mukoko (UDM), il a été possible d’acheter quelques équipements de protection individuelle contre la COVID-19 pour le personnel soignant. Des activités d’information sur le virus et sur les mesures de protection ont également été organisées dans différents villages situés à l’intérieur du territoire desservi par le centre de santé.

Cependant, l’aide a été insuffisante et il manque de tout : des masques, des lave-mains, du désinfectant et du savon, d’un véhicule pour faciliter le transport… Surtout, nous manquons d’eau potable. Si l’eau est la vie, quelle vie peut-on mener à Mukoko quand la population n’a pas accès à l’eau potable ?

 

Une salle pour chirurgies mineures en construction

 

Comme je l’ai déjà mentionné, le centre a besoin d’une salle adéquate pour effectuer des chirurgies mineures, surtout en raison de l’état déplorable des routes qui rend presque impossible le transport des malades en voiture vers le centre hospitalier plus proche à Idiofa. Actuellement, la salle d’accouchement est également utilisée pour les interventions chirurgicales, mais c’est insuffisant.

Les habitants de Mukoko ont commencé à se mobiliser pour construire la salle chirurgicale. Ils échangent leurs produits agricoles contre des sacs de ciment et d’autres matériaux. La salle était en construction, mais la pandémie est venue brouiller les cartes sur plusieurs plans. Nous espérons reprendre les travaux dès que la COVID-19 sera vaincue en République démocratique du Congo.

 

Tard dans la nuit, j’ai été transportée ici au Centre de santé, je saignais beaucoup, j’étais faible et j’avais une grande peur. Je me sentais mourir. J’ai accouché d’un joli et gros bébé et je suis vivante grâce aux soins du centre.

 

C’est avec des témoignages comme celui-ci, raconté par une jeune dame sauvée de justesse, que nous vous disons MERCI de continuer à nous aider. Vous ne voyez peut-être pas le sourire sur les lèvres des personnes qui ont reçu de l’aide, mais le «Ciel», s’il faut le dire ainsi, le voit. Cher(e)s et ami(e)s, soyez-en bénis et comblés au centuple !

 

À PROPOS DE JEAN-BRACONIN KASIAMA

Prêtre missionnaire des Saints-Apôtres ayant vécu au Pérou pendant plusieurs années, Jean-Braconin est actuellement curé de la paroisse Saint-Gilbert à Montréal. Détenteur d’un doctorat en Théologie pour l’Université de Montréal, il s’implique activement pour mener à bon terme les projets d’aide humanitaire de la Fondation Père-Ménard dans la République démocratique du Congo, son pays bien-aimé.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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