Événements

Au-delà des confessions pour un humanisme moderne

photo Renée Thivierge

Par Renée Thivierge

Événements

28 octobre 2019

Au mois de juin 2019 s’est déroulé au Club Saint-James de Montréal un petit-déjeuner organisé par l’organisme Rencontres Silence Intérieur et Prière (RSIP), sous le thème Rencontre autour du même Père dans la paix, l’amour et la joie. L’événement accueillait alors une centaine de participants.

 

Après l’ouverture et les présentations des conférenciers, Denis Gauthier, ex-jésuite et président de la Fondation Père-Ménard, a béni le repas suivant la tradition amérindienne et récité une prière pour exprimer l’importance de l’union de toutes les croyances, qu’il s’agisse des Amérindiens, des chrétiens, des musulmans ou des juifs.

 

Soyons ou entrons dans les souliers de l’autre. Cet «amour fraternel» nous guide vers une révolution qui permettra une plus grande humanité et nous acheminera ensemble vers la fondation d’un humanisme moderne

Denis Gauthier

 

Deux témoignages ont ensuite suivi. Le premier témoin (de tradition hébraïque) Jonathan Slater est, entre autres, professeur agrégé et président du Département de journalisme et relations publiques à l’Université de l’État de New York à Plattsburgh. Il est aussi membre du conseil d’administration de la Communauté juive de la Rive-Sud (CJRS).

Pour lui, «la pratique du judaïsme met en corrélation l’observation rituelle, la spiritualité, et l’amour» et il fait ressortir le caractère important d’une foi intérieure.

«Dieu, indique-t-il, est une réalité qui ne se réduit pas à une simple projection psychologique, ni même à une abstraction philosophique. Le judaïsme n’est donc pas une qualité de l’âme, mais une vie spirituelle.» Pour expliciter la manifestation de cette vie spirituelle dans l’univers matériel, il nous guide ensuite vers le Deutéronome (16:20) qui souligne l’importance de la justice.

Dieu exige «de se comporter avec du respect, de l’humanité, de la dignité». Et il cite les très célèbres paroles du rabbin Hilel l’ancien, qui déclarait que Ce qui est détestable à tes yeux, ne le fais pas à autrui.

Pour Jonathan Slater, «la justice est à la fois un objectif et un moyen d’y parvenir». Elle signifie donc un «engagement qui nous appelle à l’action». Il termine avec ces mots du rabbin Taphone, au deuxième siècle avant l’ère commune, qui affirmait : Tu n’es pas tenu de terminer le travail, mais tu n’es pas libre de t’en dispenser.

 

(de gauche à droite) Serge Leclerc, président de RSIP, et Denis Gauthier, président de la Fondation Père-Ménard, avec les conférenciers Marie-Josée Arel et Jonathan Slater

 

Dieu est relation

 

Pour représenter la tradition chrétienne, le second témoin est Marie-Josée Arel, épouse, mère, femme d’affaires, auteure, conférencière et détentrice d’un certificat en théologie. Elle a écrit plusieurs best-sellers dont L’effet popcorn (écrit en collaboration avec sa grande amie Julie Vincelette), Dieu s’en moque, Plus grand que soi, La lumière en toi, et sa dernière parution L’amour est un magicien.

Marie-Josée nous raconte son cheminement personnel qui débute dans l’adolescence par un immense questionnement existentiel. Pourquoi suis-je sur la terre? Est-ce que Dieu existe? Qu’arrivera-t-il après ma mort? Quel est le sens de la vie? À vingt-deux ans, elle vit une forme de chemin de Damas. «C’est une période de ma vie où je me cherche beaucoup, où je vis des choses difficiles, et où j’ai l’impression qu’il y a une partie de moi qui est éteinte.» Elle fait alors l’expérience «d’une rencontre profonde, personnelle et intime avec Jésus».

Elle comprend à ce moment que sa vie ne serait plus jamais la même. Croyant avoir reçu l’appel, elle vit pendant six ans dans une communauté religieuse, qu’elle quitte pour «recommencer à zéro».

Cette révélation la mène à écrire des livres sur la spiritualité, à donner des conférences et à se redéfinir complètement. «L’une des plus grandes révélations que j’ai eues par rapport à mon Dieu, explique-t-elle, est qu’il est relation et que c’est possiblement tout ce qu’il sait être.

 

Si mon Dieu est relation, il veut tout vivre et tout partager avec moi. Si mon Dieu est relation, il a autant besoin de moi que j’ai besoin de lui. Si mon Dieu est relation, il ne peut que m’unir aux autres. Si mon Dieu est relation, il est le fondement même de cet univers où, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, tout est interrelié.

Marie-Josée Arel

 

Après ces deux témoignages très personnels, s’ensuivent un partage et des échanges avec l’ensemble des participants, puis une prière en commun pour la paix dirigée par Jonathan Slater. Marie-Josée Arel invite ensuite les participants à une courte période de méditation. En conclusion, Beethoven apporte la touche (ou la note) finale, avec son Ode à la joie.

 

À PROPOS DE RENÉE THIVIERGE

Journaliste, auteure, traductrice et dramaturge, Renée s’intéresse depuis toujours à la philosophie et à la spiritualité. La beauté et l’humain sont ses meilleures sources d’inspiration et elle croit passionnément au pouvoir des mots afin de repousser et teinter de poésie les limites d’un monde souvent filtré et médiatisé.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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