Des femmes inspirantes

Ruth : une belle histoire de fidélité

photo Lucie Lepine

Par Lucie Lépine

Des femmes inspirantes

23 février 2022

Crédit photo : dimid_86 / iStock

Nous laissons, pour un moment, les femmes guerrières, comme Esther et Judith, pour faire connaissance avec Ruth qui vit une belle histoire de fidélité.

 

Au temps du gouvernement des Juges, la famine s’étant abattue sur la terre d’Israël, Élimélek, un homme de Bethléem, émigra au pays de Moab, accompagné de sa femme Noémi et de ses deux fils.

Noémi, étant devenue veuve et ayant par la suite perdu ses deux fils, décide de retourner à Bethléem. L’une de ses deux belles-filles, Ruth, décide d’accompagner sa belle-mère malgré les objections qui lui sont faites. Elles se retrouvent donc à Bethléem, au début de la moisson des orges.

Ruth demande à Noémi de la laisser ramasser des épis oubliés dans les champs moissonnés. Et, comme par hasard, elle se trouve dans un champ qui appartenait à Booz, un homme extrêmement riche, parent d’Élimélec, qui demande à ses ouvriers de ne pas chasser cette étrangère qui a eu la bonté d’accompagner sa belle-mère du pays de Moab. Mieux, Booz l’autorise à manger avec ses ouvriers à qui il demande de laisser des épis sur le champ pour qu’elle puisse récolter une bonne quantité d’orge qu’elle partagera avec Noémi.

Curieuse, Noémi demande à sa belle-fille qui est cette personne si généreuse qui leur permet de survivre toutes les deux, et elle apprend que c’est un proche parent d’Élimélek et que Booz a donc droit de rachat sur Ruth, c’est-à-dire, le droit, et même le devoir d’épouser la veuve de son parent afin de lui susciter une postérité. Ce droit, appelé «loi du lévirat», est issu de la loi du Pentateuque.

Noémi souhaitant le bonheur de sa bru et la loi permettant à Booz de prendre la jeune femme comme épouse, elle propose à celle-ci des moyens de séduction. Ruth accomplit exactement ce que lui a conseillé sa belle-mère et se glisse la nuit auprès de Booz qui dort près de sa meule d’orge. À son réveil, il la découvre à ses pieds : elle lui fait aussitôt part des droits qu’il a sur elle. Mais il objecte qu’il connaît un autre parent plus proche dont les droits priment sur les siens. Heureusement, ce parent renonce à ses prérogatives et Booz épouse Ruth.

 

Que veut nous dire l’auteur de ce texte?

 

L’auteur raconte une histoire pour faire réfléchir les Juifs sur le rôle que pourraient jouer les païens dans les desseins de Yahvé en faveur de son peuple. Ruth, une Moabite, a veillé sur sa belle-mère juive. Booz a permis à cette veuve de glaner dans son champ afin qu’elle puisse se nourrir et a accompli son devoir envers elle en assurant à la veuve de son parent une descendance.

De l’union de Booz et de Ruth naît Obed, qui a un enfant, Jessé, le père de David. Elle devient alors le modèle type d’une femme païenne digne d’appartenir à Israël et même de devenir l’ancêtre de Jésus.

L’auteur écrit à une époque où le pouvoir est détenu par des hommes étroits, qui exigent le renvoi des femmes étrangères. Celui-ci prend le contrepied de cette politique officielle en racontant une histoire qui, toute douce et belle qu’elle soit, a néanmoins des arêtes. C’est un gros pavé dans la mare. Il nous faut nous réjouir qu’on ait jugé bon d’inclure dans l’Écriture un morceau aussi subversif.

Ce texte pourrait inspirer les instigateurs du profilage racial et nous aider à devenir frères et sœurs respectueux de tous les habitants de cette planète. Pourquoi les frontières existent-elles? Pourquoi le pétrole appartient-Il au peuple qui a cette richesse à ses pieds? Pourquoi le Sud, le Nord, l’Est, l’Ouest avec ses disparités?

Pourquoi les inégalités entre les hommes et les femmes? Pourquoi des êtres supérieurs et des esclaves? Pourquoi les dictatures et des personnes à qui on entrave leur liberté? Pourquoi les vaccins pour les pays riches? Pourquoi des plus et des moins alors qu’on pourrait apprécier la richesse des différences? Je vous laisse continuer la liste des pourquoi….

 

En savoir plus :

 

Le livre de Ruth

 

À PROPOS DE LUCIE LÉPINE

Après une carrière en enseignement au primaire et au secondaire, Lucie s’est impliquée au sein des groupes communautaires comme le Carrefour Familial Hochelaga et des associations chrétiennes comme le Centre de pastorale en milieu ouvrier, la Conférence religieuse canadienne et la Fondation de la jeunesse ouvrière, entre autres. Lucie a fait des études bibliques à l’Université de Montréal et aime la vitalité culturelle montréalaise.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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