Inauguration du système d’eau devant la structure qui porte à
les panneaux solaires pour faire fonctionner la pompe d’eau.
Crédit photo : Ailes de l’espérance
Le 29 janvier dernier, la communauté de Sunilla nous attendait à l’entrée du village pour nous souhaiter une très chaleureuse bienvenue. La bande de musiciens, engagée pour la circonstance, s’en donnait déjà à cœur joie en jouant des airs connus des Andes pour accompagner les paysans habillés de costumes colorés qui dansaient et tapaient des mains pour célébrer l’arrivée de l’eau dans leur village.
En plus des membres de l’équipe péruvienne des Ailes de l’espérance, Annie Quesnel et son conjoint Patrick Harkans de Drummondville m’ont accompagné. Annie est venue représenter son père pour l’inauguration du projet d’eau potable fait à la mémoire de sa mère, Lilianne Robidoux Quesnel, décédée en 2022. En effet, André Quesnel a voulu rendre hommage à son épouse en finançant la citerne et le réservoir du nouveau système d’eau pour le village de Sunilla, soit 50 % du coût total du projet.
Nous étions ravis d’aller à la rencontre de la communauté de Sunilla et de prendre part aux célébrations d’inauguration. La chaleur et la générosité de l’accueil reçu nous ont profondément émus et cette démonstration de reconnaissance nous a immensément touchés.
Annie Quesnel
Le village de Sunilla, dans le district de Vinchos, est situé à 3 707 mètres d’altitude et constitue un autre exemple de promesse non tenue par le gouvernement péruvien. En 1993, lors de la construction du barrage de Chucoquesera visant à constituer une grande réserve d’eau pour la ville de Huamanga, le gouvernement du président Fujimori avait promis aux communautés affectées par ce barrage de leur fournir un accès à l’eau potable. Trente ans plus tard, la communauté de Sunilla n’avait toujours pas d’eau potable et devait consommer de l’eau de surface et du canal d’irrigation, alors que le canal qui conduit de l’eau propre à Huamanga passe en plein milieu du village.
De mai à septembre 2023, les habitants de Sunilla ont travaillé très dur pour creuser les tranchées à travers leurs champs qui allaient recevoir les tuyaux apportant de l’eau propre à leurs maisons. Annie a souligné : «Nous avons réalisé sur place l’ampleur des défis et des efforts que les villageois ont dû déployer pour mener à terme ce projet, tâche colossale considérant les moyens rudimentaires dont ils et elles disposaient. Leur détermination et leur persévérance sont remarquables!».
Grâce aux efforts coordonnés des habitants de Sunilla, de l’équipe des Ailes de l’espérance et des bienfaiteurs, le nouveau système d’eau potable est constitué d’une structure de captage d’eau, d’une citerne de 40 m3, d’un réservoir de 30 m3, de conduites d’eau, de panneaux et d’une pompe solaire, d’un réseau de distribution et de connexions domiciliaires avec 59 lavabos, soit un par ménage.
«La crise de l’eau est bien réelle au Pérou. Les sources d’eau taries et contaminées menacent la santé des gens qui habitent les localités éloignées, notamment les enfants et les aînés plus vulnérables. Les Péruviennes et les Péruviens ont bel et bien besoin de notre soutien, car ils ne peuvent s’en remettre à leur gouvernement pour remédier à l’enjeu de taille que pose l’accès à l’eau potable pour tous», a indiqué Annie dans son texte.
Pour renforcer la participation citoyenne, un comité d’eau potable a été constitué. Celui-ci veille à la pérennité des infrastructures et à la création et l’administration d’un fonds de prévoyance pour assurer un entretien préventif des équipements sur le long terme. Ce comité est constitué à 50 % de femmes, car nous considérons que ce sont elles qui veillent à l’entretien des installations et au suivi des consignes en santé et hygiène pour préserver la bonne qualité de l’eau qu’elles donnent à leurs enfants.
Le dévoilement de la plaque commémorative à la mémoire de Lilianne Robidoux Quesnel a été un moment rempli d’émotion. Teodoro Bolivia, ex-président de la communauté de Sunilla, a livré un discours très émouvant relatant les démarches infructueuses réalisées durant une trentaine d’années auprès des autorités pour obtenir un accès à de l’eau potable. Il a aussi remercié les donateurs qui ont rendu possible ce rêve. Il a demandé une minute de silence en la mémoire de Madame Quesnel, puis a prié longuement pour la santé de Monsieur Quesnel, qui se trouvait à l’hôpital à ce moment-là.
En terminant, je tiens à remercier le conseil d’administration et les bienfaiteurs de la Fondation Père-Ménard d’avoir complété le financement indispensable à la réalisation de ce projet qui a changé la vie de toute une communauté pour les futures générations.
À PROPOS D’ANDRÉ FRANCHE
André est un aventurier avec une mémoire prodigieuse. À 21 ans, il part en Amérique du Sud pour devenir prêtre, mais il découvre tôt que cette voie n’est pas la sienne. Il va cependant s’impliquer durant des années dans l’œuvre du père Eusèbe Ménard pour réaliser des projets humanitaires et de formation spirituelle. Depuis l’an 2000, ce gestionnaire-missionnaire est à la tête de l’organisme Les Ailes de l’Espérance pour garantir l’accès à l’eau potable, afin de redonner une certaine dignité humaine aux plus pauvres au Pérou.
Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.