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Notre vie quotidienne est remplie de questions. Il y a des questions banales et d’autres plus existentielles, il y a des questions qui portent sur le comment et d’autres autour du pourquoi des choses. Dans la Bible, les questions sont multiples.
Marie demande à l’ange qui lui annonce qu’elle va concevoir un fils : «comment cela va-t-il se faire?» Jésus s’adressera à son Père sur la croix avec un cri : «mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» N’ayons pas peur des questions dans notre vie de foi si elles sont l’expression d’un désir de connaître et voir Dieu!
Pour un chrétien, la question la plus chère – dans le double sens de coûteuse et chérie – c’est celle qui s’interroge sur l’identité de Jésus. La réponse que Jésus lui-même a donné à ses disciples est toujours actuelle. Jésus leur dit : «je n’ai pas cessé de vous le dire». Pendant toute sa vie terrestre, Jésus s’est révélé, a dit qui il était à travers son enseignement et peut-être plus encore par ses gestes, ses miracles.
Jésus s’est montré comme lié à Dieu, comme ayant l’autorité de Dieu, comme envoyé de Dieu pour faire connaître Dieu. Jésus s’est révélé être un sauveur avec un cœur miséricordieux, un cœur attentif à toutes nos misères, nos faims, nos maladies, nos péchés.
La question de Jésus aujourd’hui n’est pas de l’ordre de la théologie spéculative. Ce n’est pas celle que les Pères de l’Église ont débattu à propos de la double nature humaine et divine de Jésus. Sans écarter cette dimension objective de notre foi, Jésus nous interpelle sur notre relation à lui : pour vous, pour toi, qui suis-je? Qui suis-je dans ta vie quotidienne? Si nous partageons tous le même credo, la même profession de foi, chacun de nous a sa propre façon d’exprimer sa relation à Dieu, à Jésus à partir de ses expériences humaines.
Les visages de Dieu
Si je me réfère à mon propre cheminement de foi, j’ai été amené à rencontrer Dieu sous des visages différents au fil des événements de ma vie. Le Dieu de mon adolescence était le Dieu grand et tout-puissant qui se révèle dans la beauté de la nature, dans le chant des oiseaux. Le Dieu que j’ai trouvé au Rwanda pendant le drame du génocide était un Dieu confronté au mystère de la souffrance : j’y ai trouvé Jésus souffrant dans les victimes de la persécution, dans la fuite des réfugiés.
Découvrir Dieu en Asie, c’est le reconnaître présent dans d’autres religions que celle dans laquelle je suis né et ai grandi.
Jésus est encore présent parmi nous aujourd’hui. Il nous l’a promis : «je suis avec vous jusqu’à la fin des temps». L’eucharistie nous permet de proclamer notre foi en Jésus : «Gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui est vivant, notre Sauveur et notre Dieu. Viens, Seigneur Jésus!»
À PROPOS D’YVON POMERLEAU
Après plus de trente ans comme missionnaire au Rwanda, où il a vécu la violence du génocide, et comme conseiller du Maître de l’Ordre des Prêcheurs à Rome, il a été prieur provincial des dominicains du Canada de 2002 à 2010. Aimant de la nature et de l’autre, Yvon participe, entre autres, à l’essor du Foyer du monde, une maison d’hébergement pour demandeurs d’asile et réfugiés à Montréal.
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