Chroniques

L’ingéniosité de la vie

Par Denis Gauthier et Pierre Brulé

Chroniques

2 juin 2021

Crédit photo : Metamorworks / iStock

Il y a deux cosmos. Celui face auquel on se sent si petit en regardant le firmament et l’autre, qu’on perçoit si grand, si dominant et qu’on tient pour acquis : notre corps. Éventuellement, grâce aux avancements de la science, de l’intelligence artificielle et de la manipulation génétique, ce cosmos miniaturisé n’aura bientôt plus de secrets, peut-être même concernant la création de la vie elle-même.

 

Une galaxie comme la Voie lactée peut contenir de 200 à 400 milliards d’étoiles et au minimum 100 milliards de planètes. Il peut y avoir environ 2 000 milliards de galaxies dans l’univers observable. Ces chiffres sont des estimations, et non des certitudes. Pour sa part, l’autre cosmos orienté vers l’infiniment petit, c’est-à-dire notre propre organisme, serait composé de 30 000 milliards de cellules !

La vie est une merveille en soi. Elle est une force à l’œuvre dans l’univers sous la forme d’un champ d’énergie invisible à laquelle toute chose est reliée. Ce champ énergétique, qu’on peut appeler l’homéostasie, relie et régule tous les processus qui permettent à l’organisme de maintenir un état interne stable, des plus grands aux plus petits. C’est une puissance opérante et inhérente à l’humanité même, omniprésente au cours de l’évolution de l’humain tel un « hasard dirigé », selon Teilhard de Chardin.

 

La cause finale

 

L’ingéniosité de la vie s’incarne non seulement dans l’infiniment petit, mais aussi dans l’ordre. Aristote expliquait l’ordre naturel de cette manière. Il identifiait quatre causes pour expliquer le processus cohérent de la nature et l’ingéniosité de la vie émergeait de la cause finale.

Ainsi, pour expliquer la pluie, il y avait la cause matérielle (les nuages), la cause efficiente (la vapeur d’eau qui se refroidissait), et la cause formelle (la forme ou la nature de l’eau qui tombait). Puis, il pleuvait parce que les plantes et les animaux avaient besoin de l’eau pour croître et grandir. Dès lors, la goutte d’eau avait une finalité, le « Dessein de Dieu » ou la cause finale.

 

Je demande à mes frères les arbres de me parler de vie. Le cerisier me répond en donnant, en fleurissant et en produisant une nouvelle semence de vie.

 

La réalité de la vie, c’est qu’elle vit et est organisée merveilleusement. Elle fait mystérieusement son chemin et nous, on performe en s’en préoccupant peu. La vie est définie par notre monde mental et chacun la vit à sa façon. Il y a l’œuvre de la vie et il y a la façon dont on la perçoit. Sous l’angle du perceptif, on est à la fois le problème et la solution. Et, pourvu que le corps fonctionne, on performe. On s’occupe de notre style de vie qu’on tend à idéaliser. On tient pour acquises notre vie et notre santé. Mais une fois malade, le corps impose sa présence.

Même si on peut transplanter des organes en remplaçant celui qui est malade, que nous pouvons cloner la vie telle une photocopie, nous demeurons totalement ignorants de l’autonomie de son auto-organisation. Le flux vital, continu et cohérent, demeure totalement de l’ordre du mystérieux.

Quant au cosmos intersidéral, il impose rapidement son immensité. Ses entités sont à la fois dans et hors de notre monde. Nous pourrons probablement bientôt avoir le droit de cloner des êtres humains, mais de là à pouvoir cloner une étoile, ce n’est pas pour demain !

 

 

À PROPOS DE DENIS GAUTHIER ET PIERRE BRULÉ

Denis est philosophe et Pierre, psychologue. Tous les deux sont détenteurs d’un MBA des universités québécoises. Ils se sont connus durant un cours en philosophie à l’Université du Québec à Trois-Rivières et ils ont co-écrit le livre Se voir autrement. La conscience et son pouvoir. Aimant la nature, l’humain et les défis, ils se lancent dans l’aventure d’écrire ensemble cette chronique spirituelle.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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