Du cœur à l'action

L’école pour tous !

Par Jean-Braconin Kasiama

Du cœur à l'action

23 juin 2021

Malgré les progrès importants accomplis ces dernières décennies, de nombreux pays africains continuent d’être aux prises avec des taux de pauvreté record dans le monde. Le rapport 2020 de la Banque mondiale indique en effet que le taux de pauvreté diminue dans ce continent tandis que le nombre de pauvres augmente. Quel paradoxe !

 

Pour les habitants de Mukoko, mon village d’origine situé au plus profond de la brousse dans la République Démocratique du Congo, la pandémie du coronavirus a provoqué l’arrêt des progrès réalisés par rapport à la scolarisation des jeunes filles. Le désespoir face au virus a poussé les parents et les tuteurs à focaliser leurs efforts et leurs moyens à la lutte contre cette pandémie.

Malheureusement, cette situation entraîne une augmentation du décrochage scolaire chez les filles pendant le confinement. «Les familles qui peinent déjà à joindre les deux bouts à la fin du mois n’ont trouvé mieux qu’amener leurs filles au travail dans les champs», déplore un des tuteurs.

 

Traduire les consignes sanitaires aux parents

 

Grâce aux efforts des tuteurs, des sympathisants et des responsables du programme de scolarisation des jeunes filles ont pu constater ces dernières années une diminution du nombre de mariages forcés et de grossesses précoces. Je suis heureux de constater que les parents qui s’opposaient à envoyer leurs filles à l’école sont ceux qui, aujourd’hui, appuient notre programme.

D’ailleurs, l’un d’entre eux a déclaré : «Dans cette crise sanitaire qui affecte notre monde, nos filles sont en première ligne pour lire et nous rappeler les mesures qui vont nous protéger contre la COVID-19». La langue parlée dans la région est le Kikongo et seulement les gens qui font des études secondaires parlent le français.

 

Les jeunes filles du tutorat sont aux premiers plans dans la campagne contre le coronavirus dans tous les villages. Elles peuvent bien lire et traduire les consignes aux parents qui ne peuvent pas lire les affiches qui sont la plupart du temps en français. Quelque part, nos cours de rattrapage donnent leurs fruits auprès de nos enfants.

Tuteur du cours de rattrapage

 

Les jeunes filles elles-mêmes ne sont pas en reste, elles sont très heureuses d’occuper, comme les garçons, les premières places à l’école. Au téléphone, une fille qui a bénéficié d’une bourse scolaire octroyée par la Fondation Père-Ménard me raconte : «Avant, je me battais souvent avec mon frère quand on allait puiser de l’eau à la source parce qu’il m’insultait d’être illettrée. Voilà que j’ai eu de bonnes notes plus que lui. Il ne m’insulte plus et nous ne nous battons plus. La maman est très contente pour cela».

 

Améliorer les salles de classe

 

La plupart de salles de classe sont en fait des hangars construits avec des branches et des feuilles de palmier comme toit, des piquets et des bambous comme mur de protection contre les intempéries. À Mukoko, il pleut généralement neuf mois sur douze. L’an dernier, des bancs-pupitres ont été fournis pour meubler un local de l’école.

L’objectif était d’en faire plus, mais la pandémie est venue brouiller les cartes. Dans la panique, le Comité directeur de l’Union pour le Développement de Mukoko (U.D.M) a décidé d’utiliser une partie du financement pour lutter contre la propagation du virus de la COVID-19.

Pour ceux qui suivent de près les œuvres de la Fondation Père-Ménard dans la République démocratique du Congo, vous avez lu qu’on a fait installer quelques panneaux solaires sur les toits de certains bâtiments scolaires pour favoriser l’étude, malgré la noirceur dans le Congo profond. Vos dons servent aussi à faire coudre des uniformes scolaires, à acheter des fournitures scolaires et à offrir quelques bourses d’études pour aider des enfants et les familles plus pauvres du village.

 

Une salle de classe à Mukoko

Des ressources limitées et des besoins infinis

 

À Mukoko, la Fondation Père-Ménard met tout le paquet pour améliorer les structures médicales et scolaires. Je vous présente une petite liste non exhaustive des besoins :

  • Installer davantage des panneaux solaires avec leurs batteries pour éclairer les salles de classe. Au village, il n’y a ni eau potable ni électricité.
  • Construire des bâtiments en matériaux durables, avec de bons bancs-pupitres qui favoriseront la bonne posture des élèves, afin d’éviter des douleurs dans le dos et les épaules.
  • Bâtir des toilettes sèches pour encourager la salubrité et protéger l’intimité des élèves. Quelques écoles n’ont qu’un trou avec quelques bois dessus, trop dangereux. La plupart n’ont pratiquement rien et les élèves font leurs besoins dans la nature, derrière leurs bâtiments respectifs.
  • Fournir de nouveaux uniformes scolaires, car ceux qui ont été donnés il y a quelques années sont presque en lambeaux. Les jeunes étudiants portent leurs uniformes avec fierté, même les dimanches pour aller à la Messe !

 

Chers bienfaiteurs et bienfaitrices de la Fondation Père-Ménard, avec votre aide nous pouvons améliorer petit à petit les conditions de vie et les perspectives d’avenir des enfants africains, surtout des filles. Nous sommes convaincus qu’en éduquant une fille, on éduque et on change une nation. Merci de tout cœur pour votre soutien et que Dieu vous bénisse maintenant et toujours !

 

À PROPOS DE JEAN-BRACONIN KASIAMA

Prêtre missionnaire des Saints-Apôtres ayant vécu au Pérou pendant plusieurs années, Jean-Braconin est actuellement curé de la paroisse Saint-Gilbert à Montréal. Détenteur d’un doctorat en Théologie pour l’Université de Montréal, il s’implique activement pour mener à bon terme les projets d’aide humanitaire de la Fondation Père-Ménard dans la République démocratique du Congo, son pays bien-aimé.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur

 

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