Chroniques

Le stress, ennemi ou moteur nécessaire à la vie

Par Denis Gauthier et Pierre Brulé

Chroniques

5 janvier 2022

Crédit photo : Jeshoots / Unsplash

Nous vivons dans un monde stressant et en constante évolution, où tout change et se transforme de plus en plus rapidement. Autrefois, le changement se produisait à la façon d’une vague lente et douce qui laissait à tout un chacun le temps d’apprivoiser la nouveauté.

 

De nos jours, les changements se produisent sous la forme d’un tsunami qui bouleverse nos personnalités et la structure de nos sociétés.

Les changements se produisent à une vitesse telle que le passé, même récent, semble lointain. Nous vivons à l’ère de l’instantanéité qui motive à fixer notre attention sur le ponctuel. On vit la formule du prêt-à-porter et du prêt-à-manger. Le stress, l’ennui, la fatigue, l’anxiété, la solitude et l’insomnie nous font vivre des expériences dérangeantes puisqu’il faut aller toujours plus vite avec une myriade d’exigences. Il faut avoir le contrôle parfait de son physique, de son apparence, de ses ambitions.

 

L’homme ne connaît, à vrai dire, qu’un seul adversaire, c’est lui-même, et si l’on peut craindre, hélas, qu’il ne soit assez déraisonnable pour s’infliger les pires blessures, on ne peut douter que, malgré toute sa folie, il réussisse à s’exterminer.

Jean Rostand, biologiste et écrivain

 

Tendre vers l’excellence rapporte des bénéfices liés au succès professionnel et au pouvoir, mais comporte aussi des risques de fixation et d’obsession. On procède, opère et règle avec empressement chaque problème. Tout se passe comme si, au nom de la certitude d’un argument, d’une idée, aucune remise en question n’était possible. Et les tensions augmentent. Et on a besoin de plus en plus de «béquilles» si l’on veut continuer à jouer nos rôles convenablement : tranquillisants, sédatifs, antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères…

 

Un moteur à maîtriser

 

Toutefois, sans stress, on ne sentirait même plus le besoin de respirer. Il ne s’agit que de tenter d’empêcher volontairement ce geste naturel pour en déceler toute la puissance. Sans stress, c’est le grand repos. Le stress est le principal moteur de la vie. Le Dr Hans Selye l’a défini comme étant un «syndrome général d’adaptation», de fait qu’il est constamment présent pour permettre à l’organisme de s’adapter et de survivre face à une situation de danger.

Dans son livre Le stress sans détresse, le Dr Selye identifie trois étapes dans l’évolution du stress : l’alarme, la résistance et l’épuisement. C’est dans la phase de résistance que l’individu n’est plus dans une situation de survie, mais en train de s’adapter au changement. Cette phase peut se comparer à une activité comme la course d’endurance où le plaisir peut apparaître à la suite de l’amélioration graduelle de la forme physique ou l’apprentissage de nouvelles compétences.

Si la phase de résistance est suivie par la détente ou la résolution d’une situation problématique, le stress aurait été vécu sans détresse. Sinon, la phase d’épuisement, d’usure, de détresse et de désillusion s’installe.

 

Une énergie du champ perceptuel

 

L’être humain ne capte pas seulement des «stresseurs» dans son environnement en les voyant, il les décode à sa façon. Un bel exemple est notre réaction devant un feu rouge. Une trentaine de secondes peut sembler une éternité si on est pressé pour arriver à destination, soit parce qu’on a une urgence ou parce qu’on est très en retard. Et ce temps d’attente est vécu différemment entre les individus qui se trouvent sur une même intersection.

Quoi faire ? Il faut essayer de voir la différence entre l’épreuve en soi et sa perception. Alors, il faut se concentrer sur sa respiration et revoir ses priorités, dont la plus fondamentale est d’être vivant. On se centre de manière à faire une grande inspiration, à prendre notre «souffle de vie» et à expirer lentement jusqu’au «point mort» pour ensuite attendre. Plus la respiration est ressentie dans toute sa valeur, plus le feu rouge passera au second degré.

 

À PROPOS DE DENIS GAUTHIER ET PIERRE BRULÉ

Denis est philosophe et Pierre, psychologue. Tous les deux sont détenteurs d’un MBA des universités québécoises. Ils se sont connus durant un cours en philosophie à l’Université du Québec à Trois-Rivières et ils ont co-écrit le livre Se voir autrement. La conscience et son pouvoir. Aimant la nature, l’humain et les défis, ils se lancent dans l’aventure d’écrire ensemble cette chronique spirituelle.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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