Du cœur à l'action

Le pouvoir de l’eau

Photo André Franche

Par André Franche

Du cœur à l'action

1 septembre 2021

En novembre 2019, Agilberto, maire de la Province de Vilcalhuamán, a contacté notre équipe péruvienne pour exposer le grave problème d’accès à l’eau de la communauté de Rayme Alto, dans le district de Carhuanca dans les Andes péruviennes. Malgré les demandes pressantes de la communauté et de Norberta, mairesse du District, le maire se sentait totalement impuissant pour trouver une solution.

 

En effet, l’unique source pouvant approvisionner le village étant située en bas, un système de pompage est alors nécessaire. Or, le gouvernement péruvien ne finance aucun projet requérant un tel système de pompage.

L’ingénieur William Cerron a donc effectué le long voyage de 18 heures pour aller examiner la situation à Rayme Alto. Il a expliqué à la communauté le projet envisagé. Tout le monde sans exception a aussitôt accepté d’apporter toute la main-d’œuvre nécessaire. Un comité d’eau potable dont la moitié des membres sont des femmes a été formé.

Une fois les plans et les devis complétés, Carlos, intervenant social, s’est rendu au village afin de mettre en place le protocole sanitaire, expliquer le projet plus en détail et organiser les groupes de travail en coordination avec le comité d’eau potable. Malgré la pandémie, ce projet serait réalisé. En septembre 2020, les travaux ont donc débuté.

 

Ayant souffert toute leur vie de l’absence d’eau potable dans leur village, les femmes de Rayme Alto se sont rapidement mobilisées avec beaucoup d’enthousiasme pour entreprendre la réalisation de leur système d’eau.

André Franche

 

Ce projet avance donc plus rapidement que prévu. Deux ouvriers spécialisés, Tito et Dimension, accompagnent et dirigent le travail des villageois.

La première étape consistait à construire la structure de l’ouvrage de captage de l’eau suivie de la construction de la citerne enfouie dans le sol. La troisième et plus importante étape concernait la construction du réservoir sur la colline en amont du village.

Les trois paysannes, membres du comité, contrôlent l’arrivée et la sortie des matériaux ainsi que les corvées. Gare à celui ou à celle qui voudrait filer à l’anglaise ! Voir ces paysans peu instruits assumer des responsabilités avec tant d’honnêteté et d’efficacité nous procure une réelle satisfaction.

Une fois le réservoir prêt, un technicien de Lima se rend au village pour installer la pompe solaire et faire les dernières connexions aux panneaux. Puis, il met le système en marche. Les yeux de ces paysans s’illuminent lorsque l’un d’eux, juché sur le toit du réservoir, leur crie : « ¡el agua sale! » (l’eau coule) ! Pour certains, cela relève de la magie !

Pour que les villageois aient de l’eau immédiatement, trois points d’eau sont provisoirement installés. De plus, pour installer le réseau de distribution de l’eau et les connexions domiciliaires, les villageois redoublent de courage pour creuser les tranchées. Le projet se termine par la construction des 65 lavabos en ciment, un pour chacune des 60 familles et un dans les cinq locaux.

 

Une maison avec son propre lavabo presque finalisé.

 

Tout au long de la réalisation de ce projet, Carlos a tenu plusieurs réunions avec les mères de famille, les professeurs et leurs élèves pour les conscientiser au bon usage de l’eau et aux normes d’hygiène. D’autres assemblées avec toute la communauté ont également eu lieu pour approuver le règlement, le montant mensuel de la cotisation et le programme d’entretien. Deux villageois élus par la communauté ont reçu une formation spécifique pour opérer le système.

Ce projet permet à cette communauté des Andes, trop longtemps oubliée, de bénéficier dorénavant d’un accès fiable et constant à l’eau potable, un élément essentiel à la vie et un droit humain fondamental. Ces paysans et ces paysannes se sentent valorisés par le travail accompli. «¡El pueblo lo hizo !» La fierté se lit sur leur visage. Votre appui à leurs efforts a été déterminant pour eux. Ils ne vous connaissent pas, mais sachez que leur gratitude est immense.

 

À PROPOS D’ANDRÉ FRANCHE

André est un aventurier avec une mémoire prodigieuse. À 21 ans, il part en Amérique du Sud pour devenir prêtre, mais il découvre tôt que cette voie n’est pas la sienne. Il va cependant s’impliquer durant des années dans l’œuvre du père Eusèbe Ménard pour réaliser des projets humanitaires et de formation spirituelle. Depuis l’an 2000, ce gestionnaire-missionnaire est à la tête de l’organisme Les Ailes de l’Espérance pour garantir l’accès à l’eau potable, afin de redonner une certaine dignité humaine aux plus pauvres au Pérou.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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