Du cœur à l'action

Foyer CIMA change positivement la vie des enfants

Par Jorge Saavedra

Du cœur à l'action

20 novembre 2024

Des enfants montrent la propreté et

l’ordre de leur dortoir avec fierté et joie

En 2024, au Foyer CIMA (Centre d’intégration des mineurs abandonnés) au Pérou, nous avons accueilli plus de 80 enfants et adolescents ayant des problèmes graves de comportement, une dépendance à l’alcool ou aux stupéfiants, et dont les familles ont perdu complètement le contrôle. Certains de ces jeunes ont choisi de quitter leur foyer et de vivre dans la rue en raison de violences répétées subies au sein de leur famille.

Tel est le cas d’Aaron, un adolescent vivant à CIMA depuis maintenant deux ans. «J’étais dans la rue depuis l’âge de dix ans. Je passais toute la journée dehors et, parfois, la nuit chez un ami. Quand j’avais faim, il m’arrivait de voler de l’argent à ma grand-mère. À l’école, j’avais souvent des problèmes avec mes camarades de classe. Peu à peu, j’ai arrêté d’étudier et je volais de plus en plus, non seulement pour la nourriture, mais pour acheter de l’alcool ou de la drogue. Chaque fois que je rentrais chez moi, on me battait violemment avec une ceinture. Je préférais dormir dans la rue».

 

Pour une guérison intérieure

 

Dès leur arrivée au Foyer CIMA, les jeunes ou les enfants sont intégrés dans la routine quotidienne du centre et vivent en communauté avec d’autres enfants du même âge ou partageant des difficultés similaires. La psychologue du CIMA effectue une première évaluation et un bilan initial de la santé mentale et du comportement de chaque nouveau résident.

La mission de CIMA est de soutenir les enfants et les jeunes dans leur processus de guérison intérieure, tout en leur offrant l’opportunité de reprendre ou de poursuivre leurs études, d’acquérir des compétences professionnelles, de cultiver leurs talents pour la musique ou les arts plastiques, ainsi que de forger des amitiés pour la vie. Cette démarche s’effectue dans un climat d’amour et de générosité où l’autodiscipline, le respect mutuel et la camaraderie constituent les pierres angulaires du modèle de formation suivi dans le foyer. Les jeunes prennent conscience de l’importance d’étudier et de vivre dans un lieu sain. Par conséquence, ils assurent eux-mêmes la propreté de leurs vêtements, de leur lit, de leurs casiers, ainsi que des espaces communs des différents bâtiments.

Il est crucial que les adolescents et les enfants s’engagent activement aux différents ateliers thérapeutiques et psychopédagogiques afin de guérir les blessures qu’ils portent dans leurs âmes. Ces sessions, dirigées par la psychologue en collaboration étroite avec la travailleuse sociale et les tuteurs du centre, visent non seulement à favoriser la réadaptation individuelle, mais aussi à renforcer les liens au sein de la famille. La participation des parents est donc fortement encouragée, car notre objectif ultime est de restaurer ces relations familiales autrefois tendues. Cet atelier, rendu possible grâce à l’appui généreux de la Fondation Père-Ménard, a déjà fait ses preuves auprès de nombreux anciens résidents du foyer CIMA. Henri, l’un d’entre eux, partage son expérience :

 

Enfant, ma mère me frappait et m’insultait continuellement. J’ai quitté ma maison à l’âge de sept ans. J’ai passé cinq ans dans la rue, plongé dans la consommation de drogues et d’alcool, la mendicité et le vol. J’ai eu des problèmes avec la police. Un jour, je suis arrivé à CIMA avec quelques réserves, mais ce foyer était différent des autres endroits que j’avais connus. Pendant mon séjour, j’ai fait l’élevage des animaux. Je me suis senti respecté et aimé. Le personnel du foyer et mes compagnons sont devenus ma famille. Après mon départ, j’ai ressenti le désir de me réunir avec ma mère.

 

Projets d’autonomie alimentaire

 

Pour mener à bien notre mission, nous accordons une grande importance aux activités suivantes : les ateliers de soutien psychologique, de rattrapage scolaire, de développement des compétences professionnelles et d’épanouissement artistique. Toutefois, afin de garantir la pérennité du centre et l’approvisionnement adéquat en bonne nourriture pour les enfants et les adolescents qui y vivent, nous continuons à développer des initiatives visant l’autonomie alimentaire :

– Relancement de l’atelier apicole avec sept ruches. Ce printemps, nous allons pouvoir bénéficier d’une belle production de miel.

– Mise en place d’un étang rempli d’eau douce pour élever des poissons. Ce projet est fait en partenariat avec l’Université nationale agraire La Molina.

– Plantation d’arbres fruitiers, comme des orangers, des citronniers et des figuiers, à la place des arbres ornementaux.

– Élevage de divers animaux, tels que des cochons d’Inde, des lapins, des canards, des poulets, des béliers et des porcs, pour leur viande et leurs œufs biologiques. Ces produits serviront à fournir aux enfants et aux adolescents les protéines essentielles à une alimentation saine.

– Continuation de l’atelier de culture hydroponie, en cultivant des fruits et des légumes dans des bacs grâce à une solution nutritive spécialement conçue pour favoriser leur croissance.

– Utilisation des terrains voisins du Foyer CIMA pour cultiver des pâturages. Nous avons semé la moringa, une plante aux vertus antioxydantes et anti-inflammatoires.

 

La réalisation des ateliers d’autonomie alimentaire offre aux jeunes l’occasion d’approfondir leurs connaissances et leurs compétences dans divers domaines, tels que les sciences, la nutrition, la planification, ainsi que la protection de l’environnement. En soutenant le Foyer CIMA, vous offrez à plusieurs jeunes et enfants la possibilité de guérir de leurs blessures intérieures, d’apprendre un nouveau métier, de reprendre leurs études, de renouer avec leur famille et, enfin, d’envisager une meilleure vie. Merci pour votre aide!

 

À PROPOS DE JORGE SAAVEDRA

Marié et père de deux enfants, Jorge est le directeur du Foyer CIMA au Pérou depuis 2013. Il se définit comme un laïc consacré à Dieu qui veut aider les enfants et les jeunes avec des problèmes ou ayant habité dans les rues, où ils sont exposés à tous les dangers, subissent des abus et de mauvais traitements, tout en restant invisibles aux yeux de la société.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Toutes les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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