Du cœur à l'action

Éduquer une fille, c’est éduquer une nation

Par Jean-Braconin Kasiama

Du cœur à l'action

26 février 2020

Iza Bato est une entrepreneure en herbe qui rêve d’avoir un jour prochain son propre atelier de couture. Elle est bénéficiaire d’une petite bourse qui lui a permis de rester à l’école pour apprendre un métier qui lui permettra un jour d’être financièrement indépendante.

 

Depuis quelques années, la Fondation Père-Ménard apporte de l’aide financière pour que plus de jeunes filles puissent continuer leurs études. En partenariat avec l’association civile Union pour le Développement de Mukoko (UDM), nous leur offrons des petites bourses d’études et l’opportunité de fréquenter l’école comme le font les garçons. Petit à petit, nous tentons de changer les mentalités qui permettront aux jeunes filles de prendre la place qu’elles méritent afin qu’elles deviennent plus autonomes.

En Afrique subsaharienne, la femme porte bien souvent sur ses épaules, dans tous les sens du terme, la santé économique des campagnes. Il y a encore des endroits où les jeunes filles africaines se marient dès l’âge de 14 ans et ont leur premier enfant alors qu’elles sont encore adolescentes.

 

Étant née dans une famille réduite à une misère innommable, j’ai malheureusement dû abandonner tôt l’école. Ainsi, sans possibilité de choix et sans même y consentir, j’ai été mariée à un homme qui est décédé tôt et qui m’a laissée avec cinq enfants à nourrir.

Mama Angien, habitante de Mukoko

 

Ce drame s’est répété dans le cas de nombreuses femmes du village de Mukoko, situé dans la province de Bandundu de la République démocratique du Congo. Depuis des décennies, ce pays d’Afrique subsaharienne est confronté à une crise politique et sociale qui le plonge dans un écheveau de crises politiques, humanitaires et économiques qui menacent sa sécurité. Cette situation fragilise l’ensemble de la population congolaise, surtout les femmes et les jeunes filles, qui sont victimes d’abus et de toutes sortes de violence.

 

Situation géographique du village de Mukoko, dans la région de Bandundu de la République démocratique du Congo

 

La scolarisation des jeunes filles

 

En 2019, nous avons commencé la fabrication de bancs-pupitres en bois pour que les enfants puissent s’asseoir confortablement durant les cours à l’école primaire du village. Nous avons remarqué que par la suite, leurs niveaux de concentration et de lecto-écriture se sont améliorés notablement. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire car il faut continuer à fabriquer des bancs-pupitres pour toute l’école qui compte 15 salles de classe.

Nous avons continué à offrir de petites bourses d’études pour motiver les jeunes filles de Mukoko à demeurer sur les bancs d’école. Voici le témoignage de Iza Bato, une des filles bénéficiaires de cette aide financière : « Je m’appelle Iza. Mon père est mort et ma mère n’a pas de travail. Nous sommes pauvres et j’allais me marier pour aider ma mère. Fort heureusement, avec l’aide de la Fondation j’ai pu terminer mon école primaire et j’étudie maintenant au secondaire. Je suis les cours de l’option coupe et couture à l’Institut du village qui a reçu de belles machines à coudre pour qu’on puisse apprendre un métier et ainsi gagner de l’argent. »

 

Une entrepreneure en herbe

 

De justesse, Iza a pu échapper à un mariage précoce et continuer ses études afin de s’assurer un revenu et préserver sa dignité. Elle est une entrepreneure en herbe qui rêve d’avoir un jour prochain son propre atelier de couture. Elle y voit une opportunité qui lui permettra d’être financièrement indépendante. Ce sont des témoignages comme celui-ci qui nous motivent à continuer à aider à construire un avenir meilleur pour tous les enfants.

Voici un autre témoignage de la part d’un des tuteurs qui offre des leçons supplémentaires ou de rattrapage aux élèves faibles en lecture, écriture et mathématiques :

 

Cela tenait presque du rêve que de lire correctement, puisque nombreuses sont les écoles où les élèves n’ont pas accès aux manuels scolaires. Heureusement, les capacités de plusieurs élèves ont été renforcées et nombreux ont vu leur niveau s’améliorer depuis que les cours supplémentaires sont organisés.

 

Nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire et nous continuerons à travailler très fort pour voir grandir des filles épanouies et autonomes. Éduquer une fille, c’est un investissement judicieux si on veut que les choses changent en Afrique et dans le monde.

 

À PROPOS DE JEAN-BRACONIN KASIAMA

Prêtre missionnaire des Saints-Apôtres ayant vécu au Pérou pendant plusieurs années, Jean-Braconin est actuellement curé de la paroisse Saint-Gilbert à Montréal. Détenteur d’un doctorat en Théologie pour l’Université de Montréal, il s’implique activement pour mener à bon terme les projets d’aide humanitaire de la Fondation Père-Ménard dans la République démocratique du Congo, son pays bien-aimé.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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