Du cœur à l'action

Changer les mentalités… un jour à la fois

Par Collaboration spéciale

Du cœur à l'action

10 août 2022

À Mukoko, dans la République démocratique du Congo, depuis les origines et selon la tradition, la femme, ou la jeune fille, était vouée principalement au mariage et aux travaux ménagers. Avec le projet de scolarisation des jeunes filles du village, nous menons une grande campagne de sensibilisation pour changer les mentalités et encourager les filles à poursuivre des études.

 

En 2015, les membres de notre organisation communautaire connue comme l’UDM (Union pour le développement de Mukoko) ont mis sur pied ce projet avec l’aide de la Fondation Père-Ménard. Nos efforts et ceux des jeunes filles commencent à porter des fruits admirables, bien qu’il reste encore beaucoup à faire. Le projet a commencé avec le paiement de la formation technique en éducation de la petite enfance de cinq femmes. Après leurs études, elles sont rentrées au village pour travailler à l’école maternelle. Avec l’appui de la Fondation Père-Ménard, nous sommes en mesure de leur payer une petite prime mensuelle de 50 $ US.

 

«Issue moi-même d’une famille démunie, je suis parmi les bénéficiaires de la bourse octroyée par ce projet. Me voici maintenant engagée comme éducatrice. Je vis l’impact du projet ici, chez nous, à Mukoko. Un grand merci et longue vie à la Fondation.»

Jeune éducatrice

 

De l’âge préscolaire

 

La présence des éducatrices stimule davantage nos enfants, surtout les filles, et nous sommes ravis de constater leurs compétences professionnelles. Elles utilisent des stratégies pédagogiques ludiques pour stimuler le goût d’apprendre chez les enfants avec des saynètes, des jeux, des chants et des danses. Un nombre important d’enfants veulent commencer l’école avant même que leurs parents ne signent l’entente d’admission !

 

Les éducatrices avec quelques-uns des enfants qui fréquentent l’école maternelle du village.

 

D’ailleurs, une maman nous a dit : «Même si je ne sais ni lire ni écrire, mes fillettes doivent fréquenter l’école pour savoir lire et écrire. Elles pourront devenir ce que les autres sont devenues : des enseignantes, des infirmières, des couturières…»

Malheureusement, la structure en chaume qui faisait office d’école maternelle s’est écroulée à la suite d’un vent violent. Nous remercions Dieu qu’aucun enfant n’ait été blessé ! Pour le moment, nous utilisons un coin de la chapelle, mais nous aimerions pouvoir construire un local résistant, avec trois salles de classe et un petit bureau, à côté de l’école primaire.

 

Au niveau primaire et secondaire

 

Le projet continue à assurer, pour tous les enfants, l’organisation de leçons supplémentaires de lecture et d’écriture, de français et de calcul, ainsi que l’achat et la remise des uniformes et des fournitures scolaires (cahiers, manuels, stylos, crayons, gommes…). Cependant, le projet essaie, dans la mesure du possible, de soutenir d’abord les jeunes filles orphelines et celles issues de familles démunies ou sans ressources.

À l’école secondaire, les jeunes pensent plus à leur destinée et à leur avenir. Pour les filles, c’est une période charnière, car elles doivent prendre des grosses décisions concernant le mariage et les études. Ce n’est pas facile pour leur famille non plus. Pour permettre aux filles d’avoir un répit, le projet offre des petites bourses d’études qui sont données si elles restent à l’école.

Grâce au projet, récemment, une vingtaine de filles ont réussi à obtenir leur diplôme d’études secondaires. Elles ne cessent pas d’exprimer leur désir de fréquenter l’université. Nous en sommes très fiers, mais malheureusement, nous n’avons pas les moyens de les appuyer pour la réalisation des études supérieures. Nous les encourageons à chercher des solutions, à ne pas abandonner leurs rêves, à ne pas se laisser décourager par les circonstances difficiles de la vie.

En ce qui concerne les infrastructures, l’an dernier, nous avons construit des toilettes sèches dans une des écoles du niveau secondaire. Nous voulons établir de bonnes pratiques d’hygiène en éliminant l’habitude de faire ses besoins à l’air libre, ce qui provoque des problèmes de santé liés à la pollution de l’eau et de l’air. De plus, ces toilettes sèches assurent le bien-être, la dignité et la sécurité des femmes. Les autres écoles attendent leur tour.

Dans l’école primaire, les toitures de deux bâtiments ont été repeintes en couleur bleue, et des bancs-pupitres ont été construits pour équiper quelques salles. Nous aimerions fabriquer des bancs pour la totalité des salles de cours, mais nos ressources étant limitées, nous devons avancer petit à petit.

Nous sommes très reconnaissants envers tous les bienfaiteurs de la Fondation Père-Ménard, qui font confiance à l’action communautaire comme moteur du changement local. Nous connaissons les besoins de notre peuple et vous avez écouté nos propositions avec respect et intérêt. Mille mercis de faire partie de ce partenariat qui contribue à changer les mentalités, un jour à la fois.

 

Nicolas Ibo

 

À PROPOS DE COLLABORATION SPÉCIALE

Nous vous proposons un article que nous croyons important de diffuser davantage par la richesse de son contenu. En cette occasion, nous remercions  Nicolas Ibo, président de l’Union pour le développement de Mukoko, pour son texte diffusé également dans le Mission-Action édition Été 2022, un bulletin de la Fondation Père-Ménard.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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